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Soène aux mots passant
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26 octobre 2012

Des mots, une histoire 79

 

JEU-des mots une histoire Olivia

avec Olivia

alchimie - blouse - histrion - carrosse - amélioration - sécurité - évidemment - poésie - don - chaste - convenance - antienne - alternance - champion - romaine - robe - poil - sphinx

Parfois il suffit d’évoquer un seul mot pour que l’alchimie des souvenirs nous procure un moment d’extrême émotion. La mémoire, ce don inestimable, a la faculté de nous plonger, en alternance, dans le passé ou le présent. Elle fait office de disque dur, à notre convenance. Hélas, parfois, il faudrait prendre la précaution de doubler cette sauvegarde…

C’était en octobre 2002, lors de ma croisière sur le Nil.
Dix ans déjà.
Dix ans avant le Printemps arabe, printemps de l’espoir ou du renoncement...

Les images sont là, alignées dans mon album photos. Ai-je vraiment besoin de ce support obsolète pour me remémorer Gizeh ?

L’argentique apportait une sécurité, à l’époque. Les pellicules emmagasinaient les prises de vues, bonnes et mauvaises, et restituaient les clichés sur papier mat ou brillant.  Certes le numérique apporte une amélioration dans la gestion de nos «clics» intempestifs. Pourtant cette facilité à supprimer instantanément la poésie d’un moment fugace ne rend-elle pas le photographe quelque peu inquiet de son choix, frustré par cet abandon irréfléchi ?

Je revois le Sphinx privé de nez qui veille, immense, immobile, impressionnant.  Les touristes, misérables histrions irrespectueux de l’Histoire, se pressent et s’agglutinent pour se faire tirer le portrait, très près évidemment, trop près, l’air conquérant et imbécile. Mais ont-ils seulement conscience qu’ils sont bien plus dangereux, tout comme ce monde moderne irresponsable, que les sables du désert qui ont maintes fois enseveli ce colosse impassible, ou même que les Mamelouks turcs qui lui brisèrent le nez en s’entraînant au tir ?

Le guide assermenté, vêtu d’une djellaba (sorte de longue blouse en coton égyptien), champion en bavardage et intarissable sur les grandes époques de son Pays : pharaonique, hellénistique et romaine, musulmane puis contemporaine nous avait consenti quelques instants de liberté après plus de deux heures d’explications. En bon musulman, il considérait les femmes étrangères comme la 5e roue du carrosse. D’emblée nous nous étions pris à rebrousse-poil ! Il m’avait également soûlée avec les citations de Mohamed qu’il récitait comme une antienne. J’en avais d’ailleurs noté une dans mon carnet de voyage : "Celui qui reste chaste et meurt d’amour, meurt en martyr"… Du coup, il avait été privé de bakchich !

La fin de mon séjour s’était terminée au Caire. De cette ville tentaculaire, grouillante et polluée, je ne garde aucun souvenir. Ma mémoire vive s’est juste focalisée sur la vision de ce plateau, désormais au bord de la ville qui s’étend, où trois pyramides et un Sphinx dans sa robe de calcaire défient le Temps en gardant bien des secrets.

 

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Commentaires
C
Quel beau texte et comme dit Pierrot si bien écrit! J'ai cru revivre ma visite au Sphinx et aux pyramides!
P
Je reprends : cOMment ...
P
Cooment tu causes bien la France, toi!!!
C
Un beau récit de voyage, Soène ! Autobiographique ?<br /> <br /> Bonne journée.
L
je pense que ma réaction aurait été semblable à la tienne pour le pourboire ..., il me semble.
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