Les Plumes à thème d'Asphodèle
chez Miss Aspho
26 mots : vol - chat - transfigurer - chauve - blanc - solitude - silence - matin - se ressourcer - insomnie - étoilé - ivresse - ténébreux - fête - rêver - sommeil - recommencement - voyage - chanson - voluptueux - sarabande - fesse - épuisant + passeur - prologue - pavillon
Ayant l'imagination infertile, même dans la solitude de mes insomnies, je voyage fréquemment dans l'espace de mon moteur de recherche favori. Je parcours les brèves et me gave d'infos. Faut pas rêver, une grande partie de ce savoir acquis durant la nuit s'évapore au petit matin, la carte-mémoire de mon vieux cerveau n'est pas extensible à l'infini.
L'outil de veille me conduit à des pistes multiples. A l'affût d'une idée de génie, ce passeur de mots des temps modernes me plonge dans une ivresse irraisonnable et épuisante dans l'espoir fou d'épater la galerie !
La nuit tous les chats sont gris
Illustration du Lyonnais Benjamin Delande
http://bdelande.blogspot.com
"Nuit" : blanche, noire, rouge ou étoilée ? Moi qui croyais que la nuit effaçait les couleurs, les différences, rendait tous les chats gris, je me laisse emprisonner dans le ténébreux dédale de cette gigantesque e-toile d'araignée. Mes grands principes vacillent... "Nuit de fête" "Vol de nuit", je passe, je clique, rien de m'emballe vraiment.
Sur quel site aller ? Que choisir ? "Dans le silence, on n'entend plus que l'essentiel." Et pourtant cette fois je n'entends rien, aucune petite voix ne me trotte dans la tête, le sommeil me gagne ; c'est toujours la même chanson quand aucun des mots proposés dans les Plumes ne s'impose d'emblée.
D'un clic j'enregistre mon billet inachevé car il me faut envoyer le lien à Miss Aspho sans tarder. Je me laisse encore un peu de temps de réflexion, mon cerveau "ressource" me trouvera bien la solution d'ici là, "la nuit porte conseil" disait ma Mémé.
La "fesse voluptueuse", de Choupinet -associée à l'adjectif évocateur de Dan Gazénia- m'a laisée pantoise. Si le bougre se ressource dans ses immanquables provocations, je baisse pavillon pour ne pas sombrer dans l'éternel recommencement des échanges aigres-doux et m'enferme dans la Sarabande d'Haendel qui m'émeut chaque fois que je l'écoute. Le rictus apparu à l'évocation de ce mot sans poésie s'efface, la musique m'envahit, mes traits tirés sont transfigurés.