La poésie du jeudi chez Asphodèle
chez Miss Aspho et son cahier de poésies clic
Pour ce Jeudi-Poésie, un autre Parc, celui de Bagatelle !
Il n'y a pas qu'à Lyon qu'il y a des Roseraies. Et si l'an dernier, faute de temps, nous avons manqué la Roseraie historique de Bagatelle, avec mon Amie-Bloguinette Anne, qui abrite plus de 10 000 rosiers, nous avions passé un moment plein de charme et découvert des paons bleus.
Alors, j'aurais pu choisir la poésie de Robert Desnos "Bagatelle" où il est aussi question de roses. Mais j'ai préféré parler d'un extrait du livre de Madeleine Chapsal "Les Roses de Bagatelle" que je n'ai pas encore lu... (je lisais cette dame... mais ça, c'était avant !)
C'est une autre histoire d'Amitié et de Swap ! Sharon m'a offert "Le goût de la Rose" un pot pourri de textes choisis et présentés par Indrid Astier autour de la Rose.
Merci à PtitLapin et à Sharon de m'avoir fait revivre ces doux souvenirs.
(Mathilde et Léonard se promènent dans ce joli jardin à la recherche de la rose bleue, de la rose noire...)
"... A Bagatelle, les roses paraissaient plus vivantes encore que les promeneurs, en tout cas étaient plus nombreuses et ne laissaient présager que bonheur et féérie... Avec quelle profusion enchanteresse elles se pressaient d'éclore ! Sur un espace qui leur était entièrement réservé, sans intrusion d'autres espèces, dans une majestueuse abondance, d'autant plus souveraine qu'elles n'avaient à affronter ni égales ni rivales !
... Certes, les roses ont leur saison, mais elle dure : elle débute au printemps et peut se prolonger jusqu'à Noël. Et si les tiges, le froid venu, sont rabattues pour être retaillées "à trois yeux" en mars, dès les premiers boutons c'est la joie ! La rose est la fleur -dite la plus belle- qui ne déçoit jamais, ne serait-ce que parce qu'elle se donne sans retenue, jusqu'à son dernier souffle, tout en conservant sa pudeur. La rose affirme encore sa suprématie lors de son agonie : elle ne pourrit pas, ne se distord pas, elle s'effeuille pétale après pétale pour ne révéler son pistil qu'au tout dernier instant. Là, elle s'abat comme un oiseau blessé...
... Le constat, qui me venait plus au coeur qu'à l'esprit, c'est que Léonard, qui ne m'apportait jamais de fleurs en bouquet, m'offrait en revanche, de mai à Noël, des milliers de roses quasi quotidiennes. De toutes tailles, toutes couleurs, toutes senteurs... Car si les roses exhalent un parfum particulier, il comporte nombre de variantes qui vont de l'excès jusqu'à l'absence... Oui : il est de roses sans odeur que leur beauté suffit à rendre sublimes. Toutefois, s'il est des roses sans parfum, il n'existe pas encore, pour l'heure, de rose noire ou bleue..."