Des mots, une histoire
chez Olivia
dévergonder - fantaisie - rebelle - mèche - cheveux - épi - blé - pré - pâquerette - gazon - botte - cravache
consigne : si le texte est érotique, dix mots de la liste suffisent (comme j’avais l’obligation de respecter la consigne -à l'impossible nul n'est tenu tout d'même !- j’ai éliminé "épi" et j'ai fait ce que j'ai pu !)
Charly pensait très fort qu’il en faudrait bien plus à Amanda que ce petit défi -pardon cette dédicace- pour qu’une fois dans sa vie, elle se dévergonde. Belle, mais sans fantaisie comme les pâquerettes, pensait-il de cette femme qu’il avait croisée au bal des pompiers.
Le Don Juan aux tempes argentées aurait bien aimé la conduire dans son empire des sens où il était toujours vainqueur à ce jeu de la volupté. Il aurait mis sa main au feu qu’une initiation aux plaisirs interdits procurerait une délicieuse douleur au corps de cette rebelle vertueuse.
Un coup de hasard fit qu’il croisa à nouveau Amanda, quelques jours plus tard, au bar Le Gazon. Plus par gageure que par conviction, il se voyait déjà amants. Qui sait, les chemins du plaisir ou les secrets désirs peuvent conduire à une nuit d’audace. Et pendant qu’Adamo chantait sa chanson fétiche une mèche de cheveux, il cravacha dur et emballa la prude Amanda. Le bon blé et l’ivraie réunis dans de sulfureuses retrouvailles, il en rêvait. Dans la chambre minuscule, au dessus du comptoir, il allait lui proposer la botte quand Amanda lui chuchota : «voici ce que je veux : …». Ses ultimes confidences lui firent l’effet contraire, plus perverses qu’un litre de bière. Il ne put donc la mener aux noces intenses. Comme elle a tort de croire, ma pauvre Mémé, que l’herbe est toujours plus verte dans le pré d’à côté, se dit Amanda en se rhabillant, remplie d’insatisfaction.
Morale : Il ne faut jamais avoir les yeux plus gros que le ventre.
Morale de la morale : Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort !
N.B. L'amitié, l'histoire et la littérature (j'ai utilisé des titres de livres Harlequin, catégorie "érotique" !) m'ont fourni deux personnages de ce billet. Toute ressemblance avec des individus vivants ne saurait être que coïncidence, bien entendu !