Escapade dans le Berry
Une semaine, jour pour jour, avant mon escapade dans le Grand Est, j'étais partie avec 2AUTA pour l'escapade culturelle annuelle toujours très prisée des adhérents.
Au programme, le Berry, au pays de Jacques Coeur à Bourges, visite de son Palais et visite de la cathédrale, et le lendemain, visite de l'Abbaye de Noirlanc et enfin de la maison de Georges Sand à Nohant. En lien avec les Clubs de Lecture, nous avions lu "Le Grand Coeur" de Jean-Christophe Ruffin et pour les plus courageuses, "L'histoire de ma vie" de George Sand. Avant chaque visite, Marie-Jo, nous a fait un mini-résumé de ces deux livres.
Un seul regret, je n'ai pas rencontré Syl, Comtesse du Berry et Amie d'Isabelle, qui a fait le choix d'ignorer ma demande et de garder le silence.
Comme j'ai eu l'honneur et le plaisir de "pondre" un compte rendu pour le site de l'Association, je me contente donc de faire un copié-collé :
"Escapade dans le Berry les 5 et 6 octobre 2017
Dis Martine (notre GO), il est où le Berry, il est où ?...
Jeudi, il n'est pas encore 6 h quand le car se met en route, avec 46 passagers encore tout ensommeillés. 3 h 1/2 environ d'autoroute pour arriver à Bourges (Cher), juste le temps de finir notre nuit. Vincent veille au volant. En deux jours, nous traverserons plusieurs siècles d'Histoire...
A 11 heures, nous découvrons le Palais de Jacques Coeur (15e siècles), cette "grand'maison" à deux faces, reflet de sa fortune, où il n'a jamais vécu. Avant d'arriver, Marie-Josèphe nous parle de ce personnage d'exception, contemporain de Jeanne d'Arc, en évoquant le roman de J-C Ruffin "Le grand coeur". Nos guides continuent le récit de la vie de Jacques, tout au long de la visite du Palais, de la salle des festins à la chapelle, en passant par les appartements privés. Armateur, marchand, banquier, Argentier du Roi Charles VII, riche et puissant, sa réussite suscite bien des jalousies, bien qu'il soit protégé par Agnès Sorel, la maîtresse du Roi. Accusé à tort et à raison, il connaît la déchéance et meurt exilé en Grèce.
Nous reprenons des forces à la Cantine berrichonne en dégustant des spécialités de la région, dont l'oeuf en couilles d'âne, le filet de sandre, le Sanciau aux pommes -ces découvertes culinaires sont incontournables-
avant d'entamer la visite de la cathédrale Saint-Etienne, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, aux dimensions exceptionnelles et harmonieuses (13e et 14e siècles), avec ses vitraux colorés admirables et sa crypte originale qui abrite le tombeau du duc Jean de Berry.
Après le dîner, une poignée de courageux repartent à pied pour découvrir quelques unes des 400 maisons à colombage du vieux Bourges, et la maison natale de Jacques Coeur. Et comme nous n'avions pas (trop) bu, la maison penchée était bien penchée !
Vendredi matin, nous quittons Bourges et après une quarantaine de kilomètres, nous arrivons à l'Abbaye de Noirlac où quelques moines venus de Clairvaux posent les premières pierres en 1 150. Noirlac connaît son apogée au 13e siècle, est fortifiée au 14e siècle, puis après une longue période de déclin, elle est actuellement en cours de restauration. Sans perdre une minute, toute son histoire et ses transformations (usine de porcelaine, projet d'orphelinat, hospice, hébergement de réfugiés politiques, etc.) nous sont contées par des guides intarissables qui dévorent les siècles avec passion tout au long de notre déambulation dans ces lieux à l'extrême sobriété et remplis de sérénité. Actuellement, l'Abbaye connaît un développement culturel important grâce à la volonté du Département du Cher.
Enfin, la 4e étape nous conduit à Nohant chez George Sand (19e siècle). Marie-Josèphe reprend le micro pour évoquer, en quelques mots, la vie intime, culturelle et sociale de cette femme "libre", écrivain engagé, d'après son roman "Histoire de ma vie". "La liberté de penser et d'agir est le premier des biens". Une brève échappée dans le cimetière attenant à la maison pour découvrir son tombeau, quelques pas dans le parc, un tour à la boutique et hop hop les deux groupes se séparent et s'entassent dans le petit hall. Cette maison est toujours habitée par l'esprit de la famille. Aurore, sa petite fille, y a vécu jusqu'en 1961. "Le souvenir est le parfum de l'âme" a écrit George Sand. Nostalgie et émotion se mêlent dans le dédale des pièces meublées telles quelles, la cuisine avec une immense table qui servait aux domestiques, un grand fourneau et une batterie impressionnante de casseroles en cuivre, la salle à manger où la table est dressée sous un lustre en verre de Murano, les salons, et au premier étage, son cabinet de travail, la bibliothèque et l'enfilade des chambres. Ici, pas de piano, celui destiné à Frédéric Chopin, était prêté et livré par Pleyel, chaque printemps, avant ses séjours d'été qu'il a passés à Nohant, durant 7 ans. C'est un plaisir d'écouter le récit et les anecdotes des amours et des ennuis d'Aurore Dupin, en un mot, sa vie ! "L'avenir peut s'éveiller plus beau que le passé".
48 heures plus tard, Vincent nous ramène à Lyon, un peu fatigués mais heureux de cette riche escapade.
Dis Martine, il est où le bonheur, il est où ?... Dans le Berry, pardi !"
A ce compte rendu "officiel" quelques réflexions plus personnelles. J'ai beaucoup aimé la visite du Palais de Jacques Coeur, cette maison colossale qu'il n'a jamais habitée, j'ai adoré cette parenthèse trop rapide à Nohant.
Et puis, pêle-mêle, ces quelques images improbables, de danse, place de la cathédrale et à l'Abbaye, de douceur avec le petit chaton espiègle dans les rues du vieux Bourges, de passion avec les roses remontantes à Nohant et d'étonnement en entendant, dans un jardin, une "musette" (cornemuse) du Berry dont les sons aigrelets ont accompagnés nos derniers pas nohantais.