Jeudi en liberté
Je prépare, en secret, une visite guidée du Vieux Lyon et des mystérieuses traboules ! Inutile de me poser des questions, motus et bouche cousue ! Le voile sera levé après la rencontre... bientôt !
Dans "Le goût de Lyon" j'ai choisi ce texte de Francis Marmande et je vous livre les quelques lignes d'introduction : "Les traboules sont dans l'imaginaire lyonnais l'attribut par excellence. Bien des villes ménagent des passages secrets mais, par leur réseau et leur caractère, ceux de Lyon, qu'un régionalisme désigne, ne ressemblent de fait à aucun autre."
"Les traboules, vieux mot aux besognes latines (transambulare), sont, dans la ville, des passages de haut en bas, escaliers mystérieux et sentes sinueuses, communications secrètes, ville sous la ville, couloirs d'immeubles prolongés en semblants de rue, chemin si étroits qu'on peut ne pas les apercevoir, mise en relation du derrière des maisons, ville refusée à l'inconnu comme à l'étranger mais réservée à l'autochtone. Dans les traboules, les animaux ni les chars n'avaient la place de s'insinuer : pas plus aujourd'hui la circulation automobile.
La traboule est à proportion de corps humain et favorise une indiscrète discrétion. Elle offre pour rien des fenêtres que l'on ne voile pas. Perpendiculaire, oblique ou diagonale, elle ne va pas dans le sens de la ville, évite les voies officielles, les rues royales ou les longs détours.
La traboule relie des rives, établit des ponts, court-circuite la cité, et joint les rues parallèles, celles qui par vocation géométrique ne devraient se rencontrer nulle part, ou alors à l'infini, ce qui n'est pas une promesse très acceptable.
La traboule fomente le secret, tisse la résille d'une occupation plus souveraine du sol. Elle est le canal naturel des communications de révolte ou de résistance. Le lieu idéal de l'échange amoureux, du repli et de la mise en relation d'ensembles séparés."