Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Soène aux mots passant
Soène aux mots passant
Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 195 374
Derniers commentaires
Archives
29 octobre 2015

La poésie du jeudi avec Asphodèle

Jeu-la poésie du jeudi chez Asphod'L

CLIC

 

Les soleils d'Octobre
Auguste Lacaussade clic

(1815-1897)

 

Auguste Lacaussade

Aux jours où les feuilles jaunissent,
Aux jours où les soleils finissent,
Hélas ! nous voici revenus ;
Le temps n’est plus, ma-bien-aimée,
Où sur la pelouse embaumée
Tu posais tes pieds blancs et nus.

L’herbe que la pluie a mouillée
Se traîne frileuse et souillée ;
On n’entend plus de joyeux bruits
Sortir des gazons et des mousses ;
Les châtaigniers aux branches rousses
Laissent au vent tomber leurs fruits.

Sur les coteaux aux pentes chauves,
De longs groupes d’arbustes fauves
Dressent leurs rameaux amaigris ;
Dans la forêt qui se dépouille,
Les bois ont des teintes de rouille ;
L’astre est voilé, le ciel est gris.

Cependant, sous les vitres closes,
Triste de la chute des roses,
Il n’est pas temps de s’enfermer ;
Toute fleur n’est pas morte encore ;
Un beau jour, une belle aurore
Au ciel, demain, peut s’allumer.

La terre, ô ma frileuse amie !
Ne s’est point encore endormie
Du morne sommeil de l’hiver…
Vois ! la lumière est revenue :
Le soleil, entr’ouvrant la nue,
Attiédit les moiteurs de l’air.

Sous la lumière molle et sobre
De ces soleils calmes d’octobre,
Par les bois je voudrais errer !
L’automne a de tièdes délices :
Allons sur les derniers calices,
Ensemble, allons les respirer !

Je sais dans la forêt prochaine,
Je sais un site au pied du chêne
Où le vent est plus doux qu’ailleurs ;
Où l’eau, qui fuit sous les ramures,
Échange de charmants murmures
Avec l’abeille, avec les fleurs.

Dans ce lieu plein d’un charme agreste,
Où pour rêver souvent je reste,
Veux-tu t’asseoir, veux-tu venir ?
Veux-tu, sur les mousses jaunies,
Goûter les pâles harmonies
De la saison qui va finir ?

Partons ! et, ma main dans la tienne,
Qu’à mon bras ton bras se soutienne !
Des bois si l’humide vapeur
Te fait frissonner sous ta mante,
Pour réchauffer ta main charmante
Je la poserai sur mon cœur.

Et devant l’astre qui décline,
Debout sur la froide colline,
Et ton beau front penché sur moi,
Tu sentiras mille pensées,
Des herbes, des feuilles froissées
Et des bois morts, monter vers toi.

Et devant la terne verdure,
Songeant qu’ici-bas rien ne dure,
Que tout passe, fleurs et beaux jours,
A cette nature sans flamme
Tu pourras comparer, jeune âme,
Mon cœur, pour toi brûlant toujours !

Mon cœur, foyer toujours le même,
Foyer vivant, foyer qui t’aime,
Que ton regard fait resplendir !
Que les saisons, que les années,
Que l’âpre vent des destinées
Ne pourront jamais refroidir !

Et quand, noyés de brume et d’ombre,
Nous descendrons le coteau sombre,
Rayon d’amour, rayon d’espoir,
Un sourire, ô ma bien-aimée !
Jouera sur ta lèvre embaumée
Avec les derniers feux du soir.

Poèmes et Paysages (1852)


photo prise le 26/10/2015
arbre tout à côté de la Mairie du 4e (Croix-Rousse)

soleil octobre arbre jaune X Rousse

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
N
Un bien joli poème d'automne. Je ne connaissais pas ce poète.
L
Je passe très tard sur les poésies. Très joli texte que je ne connaissais pas mais que j'apprécie beaucoup. Bises. *Marie*
D
j'ai bien aimé ce poème , c'est une poésie accessible, peut être un peu long pour notre époque , mais reste quand même actuel pour des êtres romantiques , si si il en existe encore !
F
un joli poème
V
Coucou Soene :-) <br /> <br /> <br /> <br /> "Triste de la chute des roses,<br /> <br /> Il n’est pas temps de s’enfermer ;<br /> <br /> Toute fleur n’est pas morte encore ...."<br /> <br /> Sortons regarder les dernières feuilles !!! <br /> <br /> Bisessss
Publicité