Rosa Candida
Rosa Candida
de Audur Ava Olafsdottir
(traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson)
Editions Zulma
En 2012, ClaudiaLucia avait fait un billet sur ce roman ICI.
Lors du Congrès mondial des Roses, quelques stands de ventes s'étaient installés dans le grand hall du Centre des Congrès. La Librairie "L'Esprit Livre" de la rue du Dauphiné (Lyon 3e), qui vendait des livres sur le thème des roses, m'a conseillé ce roman.
Arnljotur, doué pour les études mais qui rêve d'être jardinier, choisit de quitter l'Islande, sa terre natale, y laissant son père et Josef, son frère jumeau autiste, pour aller restaurer "le merveilleux jardin des roses célestes" tel qu'il est nommé dans les vieux livres qu'il aimait feuilleter avec sa mère. Pas remis du décès accidentel de cette mère qui le comprenait et qu'il aimait tant, il s'évade sur le continent avec quelques boutures de Rosa Candida, rose à huit pétales, cueillies dans la serre familiale où il passait tant de temps.
Après un long périple et une crise d'appendicite, il arrive enfin au Monastère, sur le continent, perché au milieu de nulle part, où l'accueille le moine sage, Frère Thomas.
Ce jeune homme de 22 ans, intelligent et sensible, fait face au quotidien à quelques "démons", des questions existentielles sur le corps, la mort, l'amour et le hasard, sujets qu'il peut enfin aborder avec Frère Thomas, cinéphile averti, qui lui apporte des réponses apaisantes en puisant dans son impressionnante cinéthèque.
Père par hasard -encore le hasard- il va devoir prendre ses responsabilités et assumer sa paternité pour une délicieuse Flora Sol, conçue dans la serre lors d'une "rencontre fortuite" avec Anna, étudiante en génétique.
"Je suis obligé de me demander comment deux personnes, qui ne se connaissent pas, aient pu faire pour fabriquer un enfant aussi divin dans des conditions aussi primitives et inadéquates que celles d'une serre. Il s'en faut de peu que je n'éprouve du remords."
En désaccord de pensées avec son père qui soutient que "le monde tient par des chiffres ; ils sont au coeur de la création et on peut lire dans les dates une vérité profonde, y voir de la beauté", il garde cependant le lien par téléphone et essaie de le rassurer sur sa nouvelle vie.
Mais il sait à merveille tisser des liens d'amour avec sa fille et pourquoi pas des liens d'Amour avec la mère de son enfant.
De roses, il n'est pas beaucoup question. C'est le seul regret que j'ai après lecture de cette histoire d'une délicate tendresse.
Audur Ava Olafsdottir écrit dans "L'exception" : "L'improbable a bien plus de chances de se produire dans la vie que dans un roman. A la différence de la vie, ce qui se passe dans les livres est plutôt provisible."
Subtilement, l'auteur termine Rosa Candida, nom de cette rose à huit pétales qui n'existe pas, nous laissant libre d'en imaginer la suite et peut-être qu'un jour, un rosiériste de génie hybridera cette rose pourpre ?
L'auteur : Romancière islandaise, née en 1958, elle a fait des études d'histoire de l'art à Paris puis a été Maître assistante d'histoire à l'Université d'Islande. Elle est actuellement Directrice du Musée de cette même Université. Audur Ava Olafsdottir est très active dans la promotion de l'Art. Finaliste du Prix Fémina et du Grand Pric des lectrices de Elle.
Ce roman a été traduit dans 18 pays depuis sa parution.