La Passion selon cinq matous
J’ai toujours la même occupation ! Je cours après les matous, les vrais, de tous poils, affectueux et/ou aventureux !
La Passion selon cinq matous
de Martine Pilate
Il y a quelques temps que j'ai terminé ce livre. Lecture facile, bien adaptée à mes trajets en bus ! Parfait ce petit roman en 2 tomes réunis dans ces 278 pages. J’ai adoré, dévoré et beaucoup souri, me laissant prendre aux jeux de cette confrérie féline.
Martine Pilate n’est pas de ceux qui disent, à propos des animaux, qu’il ne leur manque que la parole, elle les fait parler comme les humains, et Dieu sait si leurs propos sont sages et bourrés d’humour et de bon sens ! L’air de rien, avec sa patte de velours, l’auteur fait passer ses idées à grands coups de proverbes et de réflexions philosophiques. «Certes, l’indifférence est une paralysie de l’âme mais la jalousie conduit à l’intolérance, conclut, dans un long et profond soupir, Félix, toujours philosophe.» (page 223). «Le doute est le propre de l’homme. Il n’est pas inné et s’insinue au fur et à mesure que l’on se confronte au monde. L’enfant ne le connaît pas et l’animal s’en écarte.» (page 245).
Dans un petit village du Midi entouré de vignes et inondé de soleil, sur la place, les Papés, Victorin, Jules, Aloïs, Henri, Firmin & Cie, se réunissent pour refaire le monde et revivre le temps passé en égrenant leurs souvenirs. Après la sieste, à l’heure du pastis et du farniente, la minette et les 4 matous ne manquent jamais de se joindre à leurs compagnons à deux jambes. Ils adorent les écouter et observer les humains, le maire, le curé, le cafetier, le boulanger, le coiffeur, le vétérinaire, le berger, bref tous ces personnages en ordre de bataille comme les santons d’une crèche, affublés de drôles de surnoms… Té, pardi, on est dans le Midi !
Au milieu des autochtones s’aventurent quelques rares estrangers comme on dit ici. Tout au long de ces chapitres-scénettes, on reconnaît ou on apprend des mots dits, avec l’accent chantant, par des langues bien pendues qui n’hésitent pas à tailler des costumes à leurs congénères qu’ils passent en revue.
Mais toutes ces anecdotes, qui ressurgissent dans les mémoires encore alertes des Anciens, n’occultent aucunement la vie de nos héros à quatre pattes, ces chats de gouttière au caractère bien trempé, devenus, et fiers de l’être, chats de salon.
Tiger -qui se prononce à l’anglaise Taïger, c’est plus snob-, Doudou la fripouille, Félix le philosophe, Rapapouègue le sans famille (au début) amoureux de la belle Calamity suivent ces propos en silence et commentent le langage des hommes dans leur langage de chats. Croyez-moi, ils s’en disent des choses et s’en échangent des confidences, d’homme à chat, de chat à homme, d’homme à homme ou de chat à chat…
Et faut-il le souligner, nos compères à la fourrure lustrée (on ne dit pas robe pour un chat comme l’affirment à tort les vieux messieurs) sont solidaires entre eux, surpris du comportement des bipèdes et un tantinet courroucés par certaines de leurs idées toutes faites et fausses. «Nous pourrions leur en donner des leçons à ces bipèdes sur le respect d’autrui, l’amour et la fierté. L’homme est un loup pour l’homme, conclut Félix avec philosophie et en se lissant les moustaches comme pour se nettoyer de tout ce à quoi il venait d’assister.» (page 120).
Le temps qui passe renforce les amitiés. «L’amitié est de se comprendre sans avoir à prononcer un mot, seul le cœur parle, et ce courant passait entre les félins et les hommes.» (page 35). Le temps qui passe est aussi propice à l’amour avec un grand A. Rapapouège, qui a choisi André le Parisien pour se faire adopter, adore son nouveau maître autant que sa Calamity. André, le célibataire, se prend à aimer de tout son coeur son Rapag’ et Malika, la maman d’Amélie pendant que Peuchère ! Doudou en pince pour Lao-Tsun la Birmane.
Cette fois, j’en ai trop écrit. A vous de découvrir la fin heureuse dont vous vous doutez !
Avec ce livre, je participe au Challenge Totem-chat de Liligalipette