Dentelles et p'tites Pépées
"Les Atelières"
«Renaissance» quel beau nom pour une collection… Mais faisons un grand pas au XXe siècle. En 1930, Gabrielle Viannay, cousette de son métier, décide de créer sa propre marque de soutiens-gorge. Nommée à l’origine La Gaby, l’entreprise devient Lejaby. C’est une success story.
En 1954, Gaby meurt. En 1992, une grande partie de la fabrication est délocalisée en Tunisie, puis au Maroc et en Chine, ne laissant qu’une infime production à Rillieux la Pape, tout près de Lyon.
Fin 2011, la liquidation de Lejaby est prononcée et Alain Prost reprend le flambeau. Maison Lejaby renaît de ses cendres.
"Les Atelières" c’est le fruit d’une rencontre, celle de Murielle Pernin, chef d’entreprise, journaliste, communicante et de Nicole Mendez, couturière chez Lejaby. Les deux fondatrices, l’âme chevillée au corps, décident de créer de la lingerie de luxe made in France (une idée qui doit plaire au Ministre du redressement productif).
Elles lancent l’appel du 18 juin 2012 sur Internet et obtiennent 80 000 € de dons. La Région Rhône-Alpes leur offre également une aide financière de 60 000 €.
Le 14 janvier 2013, l’activité de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) démarre à Villeurbanne avec 26 salariés, dont 6 ex-Lejaby. La formation des employés a été assurée par le lycée Adrien-Testud du Chambon-Feugerolles (Loire), avec l’appui de l’école lyonnaise Sup de mode.
En janvier dernier, des danseuses du Lido ont présenté, à Paris, les modèles la collection «Renaissance» Lejaby Couture, au salon de la lingerie.
Le pari est compliqué. Ces drôles de dames souhaitent que ce "laboratoire" de savoir-faire à la française soit reconnu comme atelier expérimental et que soient ressuscités ces métiers manuels disparus à vraie valeur ajoutée.
des chiffres :
«Une parure Maison Lejaby Couture entièrement fait main coûte entre 250 et 350 €, un bustier 500€. Un prix qui s’explique par la qualité des produits -dentelles, mailles, tulles, rubans…- qui entrent dans la fabrication, mais aussi par leur technicité. Un soutien-gorge ne compte pas moins de 50 pièces et sa conception nécessite 22 étapes de fabrication.» (magazine d’info Rhône-Alpes printemps 2013).