Barbe bleue
C'est ma première aventure avec PRICE MINISTER
Marrainée par Asphodèle, elle même marrainée par Liligalipette et Les livres de Georges, j'ai choisi de lire "Barbe bleue" d'Amélie Nothomb, son dernier roman publié chez Albin Michel, parmi les 12 romans proposés.
La règle est simple : avant le 20 novembre, il faut "critiquer" le livre, lui donner une note sur 20 et signaler le lien de la "fiche produit" ICI
Comme beaucoup, je connaissais le nom de Amélie Nothomb. Je n'avais lu aucun de ses romans, sauf dernièrement "Stupeur et tremblements".
En attendant que le cadeau d'Oliver arrive dans ma bal, j'avais relu le conte de Charles de Perrault que j'avais un peu oublié !
La première de couverture me séduit d'emblée. Amélie Nothomb annonce la couleur en clin d'oeil, parée d'un énorme bibi rose-chou, rouge comme ses lèvres.
La 4e de couverture me déçoit d'emblée : "la colocataire est la femme idéale", juste une seule phrase qui ne laisse rien filtrer...
Amélie Nothomb sait que "la parole est d'argent mais le silence est d'OR" !
Saturnine Puissant, qui recherche une colocation à Paris, répond à une petite annonce "idéale" : "Quelle embrouille cachait donc cette offre miraculeuse ?" (page 8)
Parmi les 15 candidates, don Elemirio Nibal y Milcar, le propriétaire d'un luxueux hôtel particulier, la choisit. Ainsi, Saturnine devient la 9e colocataire, 8 autres ayant précédemment disparu...
Le maître des lieux, quadra espagnol très riche, généreux et un peu fou, est plutôt sympathique : érudit et casanier, fin gourmet et excellent cuisinier, couturier habile et photographe-amateur. Que de qualités pour un homme !
Du haut de ses 25 ans, Saturnine, intelligente et malicieuse, n'a peur de rien et surtout pas de cet homme qui l'aime aussitôt : "Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l'univers" (page 95), autant que les oeufs dont il raffole, mais qui cache un secret : "Ceci est l'entrée de la chambre noire, où je développe mes photos. Elle n'est pas fermée à clef, question de confiance. Il va de soi que cette pièce est interdite. Si vous y pénétriez, je le saurais, et il vous en cuirait." (page 15)
Comme don Elemirio a horreur de dîner seul, dès le premier soir, il invite sa colocataire à partager son repas "hand made", dans sa cuisine. Très vite, la belge épicurienne lui fait découvrir le champagne et ses divines bulles d'or : "C'est du velours, ce champagne. Du velours doré." (page 78) Les dîners se suivent et Saturnine se laisse piéger par la potion magique de l'Amour : "Quand on tombe amoureux, on négocie après coup avec soi-même, histoire de voir si on s'autorise cette absurdité." (page 97)
Et à force de cuisiner le roi du piano, Saturnine découvre le secret de la chambre noire (page 138)...
Alors, serial killer ou coeur d'artichaut, ce don Elemirio ?... Amélie Nothomb revisite "version polar" le conte populaire du 17e siècle et façonne une morale très féministe de son temps.
Toujours écrit en gros caractères, ce roman de 170 pages est un gâteau (oui mais un Saint-Honoré !). Les nombreux dialogues autour de la table de la cuisine sont savoureux, épicés ou édulcorés. Le chat et la souris se délectent de ce jeu de questions-réponses autour d'un sujet brûlant : le secret !
Ma note : 16/20
Merci à PRICE MINISTER pour cet envoi
Merci à Asphodèle pour ce marrainage