Une photo, quelques mots avec Leiloona
avec Leiloona
et
Romaric Cazaux
Immédiatement, l'image m'a transportée en Italie. Ne me demandez pas pourquoi. Je n'ai aucune explication. Les pigeons se ressemblent tous où qu'ils soient. Ils sont partout, prolifèrent et deviennent importuns. J'aime les observer.
Le petit garçon court, les pigeons sont tranquilles. Ils vont tous dans la même direction. Mais pour aller où ? Je ne le sais pas mais je sais qu'ils ont une idée en tête !
A Lyon, quand il fait chaud, les pigeons aiment les fontaines, se trempent, s'ébrouent, gonflent leurs plumes. Ils savent aussi prendre leur temps, à l'heure de la sieste, sur les pelouses. Ils choisissent des endroits au soleil et se reposent les pattes ou étirent leurs ailes. Dans les parcs, goulus, ils n'ont peur de presque rien et surtout pas des passants qui leur donnent du pain. Belliqueux, ils chassent les petits oiseaux mais cèdent le terrain aux oies ou aux cygnes. Eternelle loi du plus fort...
En ville, les pigeons sont pourchassés et maltraités. Beaucoup ont les pattes blessées, abîmées, mais ils avancent vaillamment, en claudiquant, sans se plaindre.
Quand j'étais petite, j'en avais un peu peur, comme tous les enfants. Je devais aussi leur courir après, comme tous les enfants !
Quel âge a ce petit garçon ? 3 ans ? presque 4 ans, comme la petite fille avec un cornet de graines qui regardait le photographe, sur la place Bellecour ?
La photo a été prise le 7 février 1953. (Epreuve n° 79628 de Photo-Ecran - Bureau de Tabacs "Au Diplomate" 99 rue de l'Hôtel de Ville - Lyon)... Presque soixante ans de ma vie se sont déjà écoulés depuis ce 7/2/53... Le bureau de tabacs est toujours à la même place !
"Un beau jour l'avenir s'appelle le passé
c'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse"
Aragon