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Soène aux mots passant
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18 novembre 2011

Des mots, une histoire 46

Vous n'avez pas voulu écrire la suite de mon histoire 45... Alors, je vous propose une suite & fin avec les 23 mots laissés, cette semaine, chez Olivia. Une suite "collection Soène" ! lol !

des mots une histoire Olivia


Il faut trouver : patine - salariat - remorque - regard - poix - exécution - rompre - panais - plaisir - savoir - paix - couperet - jardin - feuille - macramé - horticulture - sens - repassage - chausson - soupir - automne - ensevelir - opiniâtre

Les 3 petits kilomètres qui séparent Alix de Charnay étaient trop vite parcourus à son gré, même en respectant la vitesse. Ce moment de paix intérieure, il le savait, était son jardin secret où il aimait semer ses idées et ses réflexions pour ordonner sa vie. Son caractère opiniâtre l’avait très vite poussé à rompre avec le salariat. Etre un travailleur subordonné, avoir des comptes à rendre à un patron, aurait été comme un couperet menaçant sa liberté sans laquelle il était incapable de mettre ses projets à exécution. Et sans projets, sa vie n’avait aucun sens.

Ce passé était enseveli dans un tiroir de sa mémoire qu’il rouvrait parfois pour se persuader d’avoir fait le bon choix. Cet automne, en effet, lui avait apporté, outre son lot de feuilles mortes qu’il détestait ramasser, une remorque de feuilles d’impôts un peu difficile à traîner… Ce repassage dans sa mémoire de tous ces chiffres additionnés n’allait quand même pas lui gâcher sa journée, se dit-il, en laissant échapper un énorme soupir, comme pour mieux les faire s’envoler, pour un temps.

Juste avant d’arriver à Chantemerle, il s’arrêta à l’Auberge La Broc’Assiette, au cœur du village de Charnay, pour voir le menu du jour. Avec gourmandise, il dévora des yeux la suggestion du Chef :

Des mots, une histoire 46

 

Il n'aimait pas trop le goût du panais -il trouvait que ça avait le même goût que les carottes-, mais le boudin relèverait ce parmentier. Avec un verre (ou deux:)) de Beaujolais nouveau du Domaine du Moulin Blanc -son ami viticulteur était installé sur la commune de Charnay- ce sera parfait, pensa-t-il. Oubliées les notes à payer... Son regard brillait à nouveau, en composant le numéro de téléphone de Julie. Comme un gamin impatient, il avait hâte de lui dire que ce soir elle serait dispensée de la corvée du dîner. Il l’invitait à déguster la cuvée 2011 de ce Beaujolais tant décrié qu’il adorait.

Julie l’attendait, lovée dans son vieux fauteuil club marqué par la patine du temps et les griffes du chat. Elle avait anticipé l'invitation de Jérémi car elle avait mis sa nouvelle robe en tricot marine avec un petit col blanc. Elle était occupée à assembler un petit bracelet en macramé avec des perles en bois, tout en écoutant le dernier CD de Barbelivien. Elle en avait toute une collection de ces bracelets colorés qu’elle distribuait aux petites filles, à la fin de leur stage de poney. Parfois, quand le temps était à la pluie, elle leur proposait même un atelier créatif sous l'appenti que Jérémi avait couvert avec de la poix, et pour ne pas méconter les parents, elle leur redonnait une leçon gratuite.

Sur la table du salon, à moitié recouvert par les petites boîtes de perles, Jérémi remarqua le livre «Horticulture & Paysage» qu’il lui avait offert pour la dernière Sainte-Catherine. Depuis quelques années déjà, Julie plantait un arbre dans la propriété, le jour du 25 novembre, car «à la Sainte-Catherine, tout bois prend racine» lui avait-elle affirmé avec le plus grand sérieux.

Il aimait ces rituels qui revenaient, ces repèreres de temps qu’ils fêtaient désormais ensemble. Il aimait sa vie simple, mais remplie de tant de petits bonheurs depuis sa rencontre avec la fille de son ami ornithologue. Mais, au fait, il avait oublié dans sa voiture, le fer à cheval qu'il lui avait gravé avec deux J inversés, et qui allait trouver sa place, au-dessus de la porte d'entrée.

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Commentaires
V
Proposition d embauche : <br /> Pour Julie, des bracelets en macramé à la fin du stage de poney, j ai besoin d elle à L'Echo des ecuries :-)<br /> Tu as son adresse mail?
M
Beau récit, j'ai adoré l'ardoise avec le panais.<br /> Ton personnage respire la sérénnité, la quiétude, la paix intérieure.<br /> Il faut que j'essaye Barbelivien...
Z
Très original l'ardoise avec le menu? j'ai beaucoup aimé ton texte entre le beaujolais et les plantations de la St Catherine une vraie tranche de vie.
C
Et en fait il n'a pas dit qu'il n'allait pas les payer ses impôts! Il va juste au restaurant pour se consoler! Bravo pour ton texte Soène! Décidément il faut que je goûte le parmentier de panais! jamais mangé ça!
S
@ Le Pierrot, coquin comme tu es, j'imagine le traitement pour ta voisine :)<br /> <br /> @ TTD, ainsi, je suis moins ébouriffée ! J'ai besoin de garder mon calme et mon sang-froid pour mes ailleurs !<br /> Aujourd'hui, ce sera le chemin de La Pinède, encore...<br /> <br /> @ Wens, et bien le 25, il faudra que tu creuses une douzaine de trous :)<br /> <br /> Comment ça "anti français" ! Tu me connais mal, moi qui suis très à cheval sur le respect de "LA LOI" :)<br /> <br /> Regardes mieux autour de toi...<br /> A Lyon, les restos sont pleins, il faut réserver à l'avance, et sur un menu autour de 14 euros (dans le charmant village de Charnay), ça ne leur fera qu'une augmentation infime. Et au contraire, il faut mettre des sous dans les caisses de l'Etat. Tiens, justement, jeudi prochain, j'apporterai ma contribution en allant dîner au Café de la Soierie !<br /> Quant à sa "remorque" d'impôts, c'est la faute à qui, hein ? :) va voir chez Olivia... je ne balance pas :mrgreen:<br /> Sans rancune, Wens, j'ai beaucoup aimé ton commentaire ! <br /> <br /> Bon dimanche et bises d'O
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